La morosité et la ménopause

Vos hormones sexuelles influencent votre fertilité. Elles jouent aussi un rôle sur votre cerveau et, par voie de conséquence, sur vos émotions. Les œstrogènes et la progestérone y contribuent tous deux. 

Les œstrogènes stimulent la production de sérotonine, l’hormone du bonheur. Ainsi, lorsque les niveaux d’œstrogènes fluctuent et chutent pendant la ménopause, la quantité de sérotonine dans votre cerveau s’en trouve affectée. Vous pouvez alors vous sentir morose, déprimée ou impassible, ou encore avoir des crises de larmes.  

La progestérone a un effet calmant sur le cerveau. Si cette hormone chute soudainement, vous pouvez vous sentir agitée ou tendue, même sans raison valable dans l’immédiat. Vous avez aussi besoin de progestérone pour la conversion de l’hormone thyroïdienne T4 en T3. Une question technique, oui, mais une diminution de la progestérone peut nuire à la fonction thyroïdienne. Les sautes d’humeur, la morosité et l’agitation sont alors plus courantes. 

D’autres facteurs peuvent par ailleurs affecter votre humeur : bouffées de chaleur, manque de sommeil, forte sensibilité au stress, etc. Une fois que vous aurez compris ce qui se passe dans votre corps et pourquoi, vous en aurez une meilleure perception. Cet état de fait est capital, car il vous motive à prendre davantage soin de vous et à être un peu plus douce avec vous-même. Nous en avons tous besoin. 

De nombreuses femmes ressentent divers symptômes à la ménopause : bouffées de chaleur, troubles du sommeil et sautes d'humeur.

L’effet « montagnes russes » déclenché à la ménopause est intense. Des femmes se sentent moroses, d’autres agités, irritables ou voyant leur humeur changer du tout au tout en un instant.  

La ménopause à elle seule peut déclencher ou intensifier des sentiments de tristesse et des crises de larmes (en particulier si la déprime ne vous est pas étrangère), mais elle ne provoque pas la dépression. Vous pourriez pleurer beaucoup, vous sentir désespérée ou inutile, vous désintéresser des activités quotidiennes ou vous sentir impassible. 

Selon des études, environ 40 % des femmes en ménopause ressentent des sentiments d’humeur maussade ou dépressive. Au cours des années qui précèdent la ménopause et des premières années qui suivent les dernières règles, les symptômes liés à l’humeur sont plus fréquents. Avez-vous aussi souffert de morosité ou de sautes d’humeur avant la ménopause ? Dans ce cas, vous risquez de les ressentir à nouveau pendant.

L’alimentation et le mode de vie sont à la base d’une bonne santé. Par exemple, des études montrent qu’une alimentation saine et un mode de vie équilibré influencent la façon dont vous vivez la ménopause, y compris sur le plan mental. 

• Accordez la priorité à une bonne nuit de sommeil. Le sommeil a un impact direct sur l’humeur. Des femmes qui manquent de sommeil (en raison de sueurs nocturnes, par exemple) se disent plus stressées, plus moroses, plus en colère et plus fatiguées au bout d’une semaine. Votre humeur, à l’inverse, affecte également la qualité de votre sommeil. Veillez à une bonne hygiène du sommeil et envisagez de prendre des compléments favorisant le sommeil. 
• Pratiquez la pleine conscience. Les études scientifiques sur la pleine conscience sont indiscutables : la pleine conscience et la méditation vous aident à vous détendre, à réduire le stress et la morosité et à mieux dormir. 
• Mangez beaucoup de fruits et de légumes et des aliments qui maintiennent votre glycémie stable. Des études montrent que ce que vous mangez influe sur votre état d’esprit. Une quantité suffisante de fibres favorise la santé de la flore intestinale. Une meilleure humeur au rendez-vous ! Les fluctuations de la glycémie affectent aussi l’humeur. Moins de sucres et de glucides rapides pour un effet positif sur la glycémie. 
• Prenez suffisamment d’oméga 3. Le cerveau est composé à 60 % de graisses. Une quantité suffisante d’oméga 3 aide donc à lutter contre la déprime. Mangez du poisson gras deux fois par semaine. Un complément d’oméga 3 peut aussi vous apporter un soutien. 
• Exposez-vous à une lumière vive. Selon des études scientifiques, la lumière vive constitue un stimulant de l’humeur ; elle augmente la sérotonine dans votre corps et aide à limiter la morosité. Sortez à la lumière du jour pendant au moins 30 minutes. Une lampe de luminothérapie apporte également une solution. 
• Bougez au moins 30 minutes par jour, en plus de vos activités normales. L’exercice stimule la production des hormones du bonheur que sont la sérotonine, la dopamine et les endorphines. Choisissez un sport que vous aimez. Vous le pratiquerez ainsi souvent. 
• Parlez de ce que vous ressentez. Parlez de vos sentiments et pensées, par exemple avec une personne de confiance ou un psychologue. Ce dernier peut vous aider à mieux comprendre vos émotions et vous donner des outils pour les gérer. 

Ces conseils ne sont pas toujours suffisants. Vos symptômes sont-ils graves ? Consultez un médecin pour savoir si une thérapie hormonale peut vous aider. Des symptômes psychiques peuvent apparaître dès le début de la périménopause, avant même que le cycle menstruel ne change. Et le médecin généraliste n’est pas toujours le premier à faire le lien avec la ménopause — et il se peut que vous ne le fassiez pas non plus. Des antidépresseurs sont parfois prescrits, mais il ne s’agit pas du bon traitement pour les sentiments de tristesse provoqués par les fluctuations hormonales.