Dominance œstrogénique
Temps de lecture : env. 8 minutes
Rédaction SeeMe-nopause
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Dernière mise à jour: 02-05-2024
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Comment reconnaître une dominance œstrogénique (et que faire) ?

À partir de 35 ans, environ, la production des hormones sexuelles progestérone et œstrogène commence à diminuer. La ménopause apparaît (la plupart des femmes ne la remarquent d’ailleurs pas). Au début, l’hormone sexuelle progestérone chute davantage que l’œstrogène. Lentement mais sûrement, vers la quarantaine, une dominance œstrogénique temporaire se met en place.  

La dominance œstrogénique est l’un des principaux symptômes de la préménopause. Mais bonne nouvelle : vous avez un super pouvoir et pouvez y faire face. 

Qu’est-ce qui se passe dans votre corps?

Première étape pour rétablir votre équilibre hormonal ? Comprendre ce qui se passe dans votre corps. Si vous savez d’où proviennent certains symptômes, vous pouvez adapter votre mode de vie en conséquence.

Qu’est-ce qui perturbe l’équilibre entre les deux hormones sexuelles ? Commençons par les œstrogènes.

Dominance œstrogénique à la ménopause

Plusieurs facteurs entrent en jeu dans la dominance œstrogénique : le foie, l’obésité, une alimentation déséquilibrée et les xéno-œstrogènes.

  • Dysfonctionnement du foie. Le foie décompose les hormones qu’il utilise. Si le foie est très sollicité, par exemple en raison d’un apport important de toxines provenant de l’alcool, du tabac ou des cosmétiques, entre autres, la dégradation des œstrogènes s’en ressent. Si le foie est trop gras, il peut moins bien effectuer son travail et la quantité d’œstrogènes décomposés est plus faible. 
  • Tissu adipeux en surabondance. Le tissu adipeux produit des hormones, dont les œstrogènes. Le surpoids peut donc entraîner une augmentation des œstrogènes.  
  • Faible consommation de nutriments. Les micronutriments (vitamines, minéraux, oligo-éléments) et les macronutriments (protéines, lipides, glucides) aident le corps à évacuer les œstrogènes. Les personnes ayant une alimentation malsaine et peu variée ne consomment pas suffisamment de nutriments pour décomposer les œstrogènes.  
  • Excès de xéno-œstrogènes. Ou pseudohormones. Ils se comportent comme tels dans votre organisme. On en trouve dans les aliments, mais aussi dans les produits de soins corporels, les bouteilles en plastique et même dans nos vêtements. Vous absorbez ces substances chimiques par la digestion, la peau et les poumons. Elles perturbent votre équilibre hormonal.  

Qu’en est-il de la progestérone?

Une diminution de la décomposition de l’œstrogène peut donc entraîner une dominance œstrogénique. Simultanément, une baisse plus rapide de la progestérone peut également déclencher une dominance œstrogénique. Comment l’expliquer ? 

Si vous êtes très stressée et que vous ne prenez pas ou peu le temps de changer de vitesse, votre corps produit beaucoup de cortisol (l’hormone du stress). Si vous continuez à appuyer sur l’accélérateur, votre système nerveux reste constamment actif.  

Votre corps continue donc à fabrique du cortisol. Au détriment de la production de progestérone. Si vous êtes en permanence sous pression et stressée, votre corps se trouve face à un dilemme : produire des hormones sexuelles (œstrogènes et progestérone) ou des hormones de stress (cortisol). Et puisque, du point de vue de l’évolution, notre instinct de survie passe toujours en premier, votre corps choisit de produire du cortisol plutôt que des hormones sexuelles. 

Stress à la ménopause : Le stress influence votre ménopause — un effet évident 

Symptômes d’une dominance œstrogénique

Comment reconnaître une dominante œstrogénique ? Un certain nombre de symptômes peuvent révéler ce déséquilibre :

  • problèmes de menstruation ; 
  • rétention d’eau ; 
  • maux de tête ou migraine ; 
  • seins sensibles, gonflés ou douloureux ; 
  • crampes abdominales ; 
  • ballonnements ; 
  • baisse de la libido ; 
  • sautes d’humeur ou mauvaise humeur ; 
  • sentiments d’anxiété ; 
  • fatigue ; 
  • SOPK (syndrome des ovaires polykystiques) ; 
  • SPM (syndrome prémenstruel) ; 
  • TDPM (trouble dysphorique prémenstruel) ; 
  • prise de poids (surtout au niveau des hanches, des fesses et des jambes) ;
  • fibromes utérins dans l’utérus ;
  • endométriose ;
  • nodules fibrokystiques dans les seins (mastopathie). 

À noter que ces symptômes peuvent aussi être liés à d’autres affections ou maladies. Ils ne traduisent donc certainement pas toujours une dominance œstrogénique.   

Encore besoin d’aide ?

Comment rééquilibrer vos hormones

À chaque origine manifeste, sa solution. Que pouvez-vous modifier ou appliquer dans votre vie pour réduire la dominance œstrogénique ?

1. Réduisez votre stress et choisissez de vous détendre plus souvent

Le stress ? Le voleur de progestérone. Le limiter, c’est rééquilibrer les hormones. Veillez donc à vous ménager. Veillez à être bienveillante envers vous-même.

Jetez un coup d’œil critique à votre emploi du temps : quand avez-vous un moment pour vous ? Sans réponse, trouvez quoi supprimer ou reporter.

Inutile d’y consacrer tout un après-midi ou deux heures tout de suite. Un simple exercice de respiration de quelques minutes est déjà efficace.

Astuce : la vitamine C joue un rôle important dans le fonctionnement des glandes surrénales (notre système de sauvegarde après la ménopause — les glandes surrénales produisent des œstrogènes et de la progestérone quand les ovaires ont cessé de le faire). Mangez beaucoup d’aliments riches en vitamine C, comme les kiwis, les fraises, les poivrons et les pommes de terre, ou prenez-en complément pendant les périodes de stress. Demandez conseil à un expert.

2. Surveillez votre poids

Le corps fabrique également des œstrogènes à partir du tissu adipeux. Plus il y a de graisse corporelle, plus la production d’œstrogènes est importante. L’obésité influence beaucoup la dominance œstrogénique.

La perte de poids et de graisse peut donc être bénéfique. Êtes-vous en surpoids ? Cherchez à perdre quelques kilos.

3. Attention aux perturbateurs endocriniens

De nombreux xéno-œstrogènes sont présents dans notre environnement, notamment dans de nombreux pesticides utilisés pour les fruits et légumes. Privilégiez le bio dans la mesure du possible. Les bouteilles en plastique contiennent aussi ces perturbateurs endocriniens. Et la situation empire si la bouteille est exposée au soleil. Buvez donc dans une bouteille en acier inox et évitez les bouteilles en plastique du supermarché.

Vous en trouverez aussi dans les produits de soins et les cosmétiques. Renseignez-vous donc bien pour savoir quelles marques vous pouvez utiliser en toute sécurité. Soyez tranquille : tout ne peut être évité, bien sûr, et votre corps dispose heureusement d’un système de désintoxication naturel qui élimine les xéno-œstrogènes. Un apport complémentaire en vitamines et minéraux vous permettra de renforcer ce système de désintoxication.

4. Préservez votre foie

Une fois que les hormones ont fait leur travail, elles partent dans le foie pour y être décomposées. Le foie = une grande usine de traitement des déchets. Il a besoin de nutriments pour bien fonctionner. Pensez aux vitamines, minéraux, oligo-éléments et protéines.

Mangez 400 à 500 g de fruits et légumes par jour. Mangez aussi des aliments bénéfiques pour votre foie, comme l’artichaut, les champignons, le brocoli, le chou, l’oignon, le chou de Bruxelles, les germes de soja, la luzerne, les radis, l’ail et le gingembre.

5. Bougez suffisamment et alternez avec des exercices de musculation

La musculation produit plus de mitochondries (petites usines énergétiques dans la cellule). La combustion des graisses s’en trouve facilitée. Même lorsque vous ne faites rien. Moins il y a de graisse, moins il y a de production d’œstrogènes. Par conséquent, alternez les exercices modérés (tels que la marche, la natation ou le vélo) et les exercices de musculation.

Vous restez souvent assise pendant la journée ? Faites une pause toutes les heures et bougez pendant au moins une minute. Faites des flexions, des fentes ou des jumping jacks. Votre corps appréciera. Astuce : réglez une alarme pour vous le rappeler toutes les heures.

Le yoga est aussi bon pour vous. Les mouvements et la concentration sur la respiration favorisent la relaxation. Le taux de cortisol s’en trouve diminué. Votre corps a ainsi plus de chances d’augmenter la progestérone et de réduire l’écart entre les deux hormones sexuelles.

Soulagez vos symptômes

À chaque femme, sa ménopause. Idem pour la solution à apporter. Découvrez comment le mode de vie, la nutrition, les compléments et les traitements médicaux peuvent contribuer à votre santé à la ménopause. Découvrez votre super pouvoir.

Sources

  • Patel S, Homaei A, Raju AB, Meher BR. (2018). Estrogen: The necessary evil for human health, and ways to tame it. PMID: 29573619.
  • Carruba G, Granata OM, Pala V, Campisi I, Agostara B, Cusimano R, Ravazzolo B, Traina A. (2006). A traditional Mediterranean diet decreases endogenous estrogens in healthy postmenopausal women. PMID: 17474873.
  • Wong JY, Gold EB, Johnson WO, Lee JS. (2015). Circulating Sex Hormones and Risk of Uterine Fibroids: Study of Women's Health Across the Nation (SWAN). PMID: 26670127.

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