Le poids ? L’un des plus grands défis pour les femmes en ménopause. Alors que vous aviez l’habitude de conserver votre poids facilement, vous remarquez soudain que les kilos s’accumulent peu à peu. En soi, rien de grave, mais votre image en prend un coup et vous êtes moins à l’aise. Comment maintenir votre poids de forme et vous sentir bien dans votre peau ? Suzanne Rouhard, experte ménopause, vous explique comment faire pour perdre du poids pendant la ménopause.
90 % des femmes qui me consultent considèrent que prendre du poids est sans aucun doute la pire des choses qui leur arrive à la ménopause. Parfois même plus grave que les symptômes comme les bouffées de chaleur, le manque de sommeil et le mauvais caractère. Elles se sentent perdues et cela les affecte.
Les femmes qui étaient minces auparavant prennent au moins trois à cinq kilos d’un coup. Et parfois plus. Les femmes qui avaient déjà un IMC un peu plus élevé avant la ménopause subissent la même augmentation de poids.
Plutôt gênant, car l’image que l’on a de soi est altérée. Et quand bien même elle se modifie déjà pas mal à la ménopause. Vous avez pris du poids comme par enchantement ! Et ce petit bedon qui est apparu alors que votre ventre était, jusqu’alors, bien plat.
Mais ces kilos sont-ils vraiment tombés de nulle part ? Vous le vivez sans doute ainsi, sans changer quoi que ce soit à vos habitudes. Après vous être relâchée deux ou trois jours, vous vous ressaisissez. Auparavant, l’équilibre était trouvé et votre poids maintenu comme tel. Mais les prouesses du passé ne garantissent pas forcément l’avenir.
Ne vous inquiétez surtout pas : prendre quelques kilos, surtout au niveau du ventre, est fonctionnel. La graisse du ventre ? Un système de substitution lorsque les ovaires ne fabriquent plus les hormones féminines. Cette graisse abdominale permet à votre corps de produire des œstrogènes. Un bienfait pour votre peau. Remarque : inquiétez de beaucoup de kilos en trop.
De nombreux bouleversements se produisent dans votre corps au cours de cette période de votre vie, souvent causés par un déséquilibre temporaire des hormones. Et ces hormones jouent un rôle clé en ce qui concerne le poids.
Comparez votre situation à celle d’un navire dont vous êtes le capitaine. Vous dirigiez auparavant le navire sur une mer calme et sereine, mais vous voici face à une mer beaucoup plus agitée. Dans quelle mesure pouvez-vous diriger le navire désormais ? Vos atouts santé vous suffisent-ils pour faire face à ces vagues déchaînées ?
Vous avez là des opportunités à saisir. Une meilleure santé vous aidera à perdre du poids. Vous devrez peut-être faire un peu plus d’efforts que précédemment, mais avec les bons outils, vous pouvez tout à fait revenir à votre poids d’avant.
Perdre du poids à la période de transition ne consiste pas à comptabiliser les calories. Des déséquilibres en sont en effet souvent à l’origine. Et c’est là-dessus que vous devez travailler.
Un ou plusieurs facteurs jouent fréquemment un rôle : résistance à l’insuline, inflammation de bas grade, stress chronique, fonctionnement de la thyroïde, perturbation de l’hormone de la faim et de la satiété et mauvaises habitudes alimentaires.
La quantité d’œstrogènes que les ovaires produisaient vous en protégeait. Et vous ne preniez pas de poids (si rapidement).
La difficulté de perdre du poids à la ménopause réside dans le fait que l’un ne va pas sans l’autre. Plus il y a de graisse corporelle, plus les hormones se dérèglent. Un cercle vicieux qui demande à être brisé. Mais comment ?
La première étape ? Découvrir les mécanismes sous-jacents. Différents d’une femme à l’autre. Une experte ménopause peut vous guider dans cette démarche. Vous pourrez ainsi mettre en place un plan personnel, efficace et réaliste.
Ce qui marche bien dépend donc de votre cas. Voici des conseils valables pour toutes les femmes en ménopause.
À partir de 30 ans, la masse musculaire diminue. Moins de muscles signifie moins de mitochondries, ces minuscules centrales électriques présentes dans chaque cellule. Ces centrales électriques jouent un rôle essentiel dans la combustion des graisses.
Le calcul est assez simple : plus il y a de muscles, plus il y a de mitochondries et plus il est facile de perdre des kilos. Eh bien, même lorsque vous vous asseyez sur le canapé, elles consomment de l’énergie (et donc de la graisse). C’est ce qu’on appelle le « métabolisme de repos ».
Vous voulez des résultats rapides ? Entraînez vos principaux groupes musculaires (cuisses, fessiers et bas du dos) deux fois par semaine. Vous n’avez pas nécessairement besoin d’aller à la salle de sport. Une bande de résistance et YouTube sont là pour vous aider à progresser.
Vous êtes toujours occupée ? Très active et difficile à calmer ? La production de cortisol augmente. Cette hormone de stress facilite la libération de sucre dans l’organisme. Un souci, donc, pour le poids. Elle vous incite à consommer des produits sucrés et gras.
L’équilibre du système nerveux reste primordial : l’effort doit pouvoir faire place à la détente. À envisager : un équilibre entre votre « accélérateur » et votre « pédale de frein ».
Demandez-vous à quoi correspond cet équilibre pour vous. Vous accordez-vous régulièrement du temps pour vous ? Et cet engagement une fois pris, décidez-vous encore en secret de rayer une tâche de votre liste to-do-list ? Prendre conscience de votre comportement constitue la première étape. Vous conviendrez ensuite avec vous-même de comment et quand vous allez vous détendre davantage.
L’alimentation est un pilier essentiel de l’équilibre hormonal. Examinez d’un œil critique la composition de votre régime alimentaire et tenez un journal alimentaire pendant une semaine.
Notez le nombre de repas que vous prenez chaque jour (y compris les moments où vous mangez un petit biscuit ou un chocolat) et quand vous mangez un aliment contenant des glucides. Pensez au pain, aux biscuits, aux pâtes, au riz, aux pommes de terre, etc.
Chaque fois que vous mangez un aliment contenant des glucides, votre taux de glycémie monte en flèche. Or, un bon équilibre hormonal tire profit d’une glycémie stable. Remplacez donc les glucides rapides (comme le pain blanc, le riz blanc et les pâtes blanches) par des produits à base de céréales complètes. Ceux-ci sont absorbés plus lentement dans le sang et leur impact sur la glycémie est donc plus faible.
Prenez également plus souvent des repas composés uniquement de graisses et de protéines. Pensez à un œuf au beurre avec un avocat, une tomate et des asperges. Vos hormones vous diront merci. Et c’est une bonne façon de commencer la journée. Je parie que vous n’aurez pas l’estomac qui gargouille pour le reste de la matinée !
Régalez-vous !
Parfois, des changements dans votre mode de vie et votre alimentation ne suffisent pas. Les compléments et les produits (médicaux) peuvent alors être une aubaine, même si vous luttez contre les kilos en trop. Découvrez ce qui peut vous aider.
Sources
Lorsque le taux d’hormones commence à fluctuer pendant la ménopause, votre poids peut en être affecté. Les premières années de la ménopause, la progestérone diminue plus rapidement, entraînant une dominance œstrogénique. Plus il y a d’œstrogènes, plus le corps stocke de graisses. Le taux d’œstrogènes chute à la ménopause. Les graisses des hanches et des cuisses se déplacent vers le ventre. De nombreuses femmes voient apparaître un petit bedon. Votre métabolisme est en berne et vos tissus musculaires s’affaiblissent. Votre niveau d’énergie aussi. En continuant à manger la même chose, vous grossirez. En savoir plus sur la prise de poids.