Les pleurs et la ménopause

À la ménopause, les ovaires produisent de moins en moins d’œstrogènes et de progestérone. Le taux d’hormones fluctue souvent fortement pendant cette période. Des processus de l’organisme peuvent en être affectés. Les deux hormones suivantes sont fortement impliquées dans l’humeur et la stabilité émotionnelle. 

Les œstrogènes stimulent la production de sérotonine, l’hormone du bonheur. La baisse du taux d’œstrogènes à la ménopause peut donc affecter la joie de vivre. Vous pourriez vous sentir triste tout à coup et vous mettre à pleurer, même sans raison particulière. 

La progestérone a également un effet calmant sur l’organisme. Si son taux diminue, vous serez logiquement plus tendue, irritable ou anxieuse. La diminution du taux de progestérone à la ménopause peut également réduire la conversion de l’hormone thyroïdienne T4 en T3. Un faible taux de T3 peut à son tour affecter la fonction thyroïdienne et intensifier les symptômes psychiques, comme les sautes d’humeur, des sentiments de tension ou la morosité. 

Pour de nombreuses femmes, la ménopause s’accompagne de symptômes qui peuvent également affecter le bien-être. Se sentir morose, plus émotive ou irritable si, par exemple, vous dormez mal, souffrez de bouffées de chaleur ou manquez d’énergie à la ménopause. C’est logique. 

Des sentiments d’abattement, de l’irritabilité et des pleurs peuvent survenir au début de la périménopause. Situation qui peut se produire avant même le changement dans votre cycle menstruel. Au début de la ménopause, le risque de morosité est plus élevé en raison des fortes fluctuations hormonales. Avez-vous souffert de sentiments dépressifs ou de sautes d’humeur (graves) avant la ménopause ? Dans ce cas, vous risquez de les ressentir à nouveau durant la période en question. 

Les pleurs peuvent également être une manifestation de problèmes psychiques, comme la morosité. Des crises de larmes ne signifient pas forcément une dépression. Selon des études, la dépression est environ deux fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes et le risque de sentiments dépressifs augmente à la ménopause. 

Pour de nombreuses femmes, cette période s’accompagne de changements sociaux et personnels. Pensez aux enfants adultes qui quittent le domicile familial et aux membres proches de la famille qui nécessitent des soins. Ces événements affectent votre humeur. Vous pourriez en être émue. Le processus de vieillissement, les symptômes physiques et la diminution des rapports sexuels ou de l’intimité dans votre relation peuvent également avoir un effet négatif sur votre humeur et vous rendre irritable ou triste. 

Oui, un mode de vie sain, quoi que vous pensiez, peut grandement améliorer votre humeur à la transition. Vous aurez moins de crises de larmes et vous vous sentirez moins émotive. Donnez-vous du temps. Les conseils suivants vous aideront (et n’hésitez pas à demander l’aide d’un professionnel si nécessaire). 

• Stimulez votre flore intestinale et consommez suffisamment de fibres. Mangez 500 g de fruits et légumes frais par jour. Les produits complets, les légumineuses et les noix sont également riches en fibres. Les fibres favorisent la croissance de bactéries intestinales saines et améliorent la digestion. Une flore intestinale équilibrée favorise à son tour la production de neurotransmetteurs dans le cerveau qui régulent l’humeur, comme la sérotonine. 
• Stabilisez le taux de sucre dans votre sang. Les aliments sucrés et transformés, ou les aliments riches en glucides (rapides), provoquent des fluctuations de la glycémie. D’où un manque d’énergie et des sautes d’humeur. Une alimentation riche en légumes, en protéines, en matières grasses saines et en produits à base de céréales complètes permet de maintenir la glycémie stable et d’éviter les sautes d’humeur. 
• Consommez des produits riches en acides gras oméga 3. Selon des études, les oméga 3 peuvent augmenter la production de sérotonine et de dopamine, ce qui a un effet positif sur l’humeur. Mangez du poisson gras deux fois par semaine ou prenez un supplément d’oméga 3 de haute qualité. 
• Améliorez votre humeur avec des compléments alimentaires de haute qualité. Un complexe de vitamines B, en particulier B6 et B12, peut aider à réguler l’humeur et à maintenir des fonctions cérébrales saines. La vitamine D, également importante, intervient en cas d’humeur maussade et de crises de larmes (en particulier pendant les mois peu ensoleillés). 
• Donnez la priorité au sommeil. Vous dormez ? Votre cerveau se régénère et s’occupe de vos émotions. En savoir plus sur une bonne nuit de sommeil. 
• Sortez. Selon des études scientifiques, la lumière favorise la bonne humeur et augmente le taux de sérotonine. 
• Faites de l’exercice régulièrement. L’activité physique stimule la production d’endorphines et entraîne un sommeil réparateur. D’une pierre, deux coups. 
• Reposez-vous plus souvent et essayez de réduire le stress. Les exercices de respiration ont un effet direct sur le système nerveux et réduisent les tensions. La pleine conscience et le yoga sont également utiles. Fixez-vous des priorités. À la ménopause, vous êtes plus sensible au stress, ce qui signifie que vous ne pouvez tout simplement pas garder la dragée haute. 

Nos conseils plus haut n’apportent pas l’aide escomptée (ou pas suffisamment) ? Consultez un médecin. Discutez ensemble pour savoir si le traitement hormonal substitutif (THS) est la solution pour vous. Le THS atténue les fluctuations hormonales sévères de la ménopause. Vous pourriez ainsi vous sentir mieux dans votre peau.  

Sachez que votre médecin traitant ne fera pas forcément le lien avec la ménopause. Et vous non plus ! Des antidépresseurs sont parfois prescrits, mais il ne s’agit pas du bon traitement pour les sentiments de tristesse provoqués par les fluctuations hormonales. Vos symptômes ne sont-ils pas dus à la ménopause ? Envisagez d’autres aides médicales (temporaires).